Le concept

Un parc de spectacles historiques reflétant l’histoire du département de Saône-Et-Loire, inspiré du modèle du Puy-du-Fou en Vendée. Des amphithéâtres, la reconstitution de ruelles villageoises.

Ce parc doit servir de vitrine du patrimoine de Saône-et-Loire et inciter un public plus nombreux à visiter les sites du département.

Illustration du CD71
Illustration du CD71

Problèmes

Le modèle du Puy-du-Fou

Le modèle du Puy-du-Fou est singulier et peu susceptible de répliques réussies.

Le parc, ouvert en 1989 à l’initiative de Philippe de Villiers, reprend des éléments historiques de l’histoire de la région environnant le Puy du Fou et les adapte pour en faire des spectacles, mettant notamment à profit des animaux dressés et des effets spéciaux et pyrotechniques.

La plupart des personnages présentés dans les principaux spectacles historiques du parc défendent leur village, leur royaume, la monarchie ou le catholicisme face à des ennemis venus de l’extérieur (Empire romain, Vikings, Anglais lors de la guerre de Cent ans, troupes républicaines lors de la guerre de Vendée…). Le parc évoque notamment le thème de la guerre de Vendée, événement marquant de l’histoire de la région, en mettant en avant certaines figures royalistes du soulèvement vendéen.

Une grande partie des acteurs participent aux spectacles dans le cadre du bénévolat.

Le Puy du Fou emploie 1 700 personnes qui peuvent être soit permanents, soit saisonniers.
Parmi les 3 600 bénévoles qui travaillent pour le parc, 2 500 participent à la Cinéscénie.

Un fonctionnement saisonnier

Pratiquement tous les parcs d’attraction ferment pendant une large moitié de l’année du fait d’une fréquentation insuffisante pour justifier leur ouverture en hiver. En perspective donc, pour le site de l’entrée nord de Tournus, un paysage de parkings déserts et de décors fantomatiques.

Une contrefaçon du patrimoine de Saône-et-Loire, imposée contre leur gré aux professionnels du tourisme et gestionnaires de sites patrimoniaux

C’est l’exact contraire de ce que nous voulons faire : le tourisme de demain en Saône-et-Loire, c’est l’authenticité, l’attention à l’individu, l’expérientiel (sic), la découverte du territoire dans son extraordinaire diversité, et pas la bête consommation de loisirs stéréotypés…

Un responsable d’office de tourisme

Une image dégradante du patrimoine de notre département : pourquoi faire des rues de village en carton-pâte à un kilomètre de l’abbaye Saint-Philibert et dix kilomètres de Brancion ? Kitsch et désolant.

Un responsable d’association patrimoniale

Je suis très inquiet : des combats de gladiateurs à 87 km d’Autun au bord de l’autoroute (…); les touristes vont voir ce qu’ils veulent et repartir !

Le maire d’Autun Vincent Chauvet, 23 juin 2020, France 3, débat second tour des municipales

Les crédits publics pour la promotion du tourisme seraient concentrés sur ce projet hors sol du président, au lieu de servir la vraie vie du tourisme sur les territoires.

Un socioprofessionnel du tourisme

Une activité « années 80 », mise à mal par les évolutions profondes du tourisme

Il y a eu des dizaines de tentatives de parcs à thèmes en France, en vogue dans le dernier tiers du siècle passé. Bien peu ont été des réussites durables. Mirapolis, Toison d’Or, Archéodrome… longue est la liste des échecs complets, plus longue encore celle des sites n’ayant perduré que par perfusion de considérables soutiens publics, tels que Vulcania, l’une des références d’Arnaud Coste, partenaire privé du projet ECLAT.

Malmené par la crise sanitaire actuelle, le modèle des parcs fondés sur un afflux massif de visiteurs aura sans doute du mal à se maintenir dans les prochaines décennies.

Accueillir en Saône-et-Loire, à grand renfort de dépense publique, des acteurs en quête de diversification de leurs activités fragilisées, ce serait jouer les sauveteurs d’un business rejeté sur la plupart des sites où il convoite de se développer (cf. parc de spectacles historiques Débarquement envisagé en Normandie). A rebours des discours triomphalistes du président du département et du maire de Tournus.